La Russie et l’Europe face à la fin de l’histoire
Commentaire de M. Nazarov
(A propos de l’article de Michel Pinton)
Cet article m’a été transmis par Tatiana Goricheva, une amie de longue date, qui fut accompagné par les mots suivants : « Le Christ est Ressuscité ! Misha, je te souhaite des jours lumineux, malgré ces temps difficiles. Mon vieil ami, Michel Pinton, célèbre homme politique a écrit un article pour défendre la Russie. Il existe peu, voire aucune publication pareille dans la presse française. Michel l’a fait publier au Regnum et aimerait entendre les voix des penseurs et des croyants russes. Je te transmets ce petit article, petit mais formidable… Tatiana »
Le point de vue pragmatique de cet auteur français clairvoyant va sans doute plaire au public en Russie. Si seulement les dirigeants Européens avaient des propos et idées semblables, ce serait profitable à tous nos peuples. Sauf à un seul, celui qui construit son bien-être au détriment des autres, par le pillage, la destruction et les sacrifices d'autrui. Et ce peuple-là dirige hélas la politique européenne en contradiction totale avec les intérêts de l’Europe même et domine la politique mondiale, parachevant la construction du Nouvel Ordre Mondial.
Ceci a été très bien démontré dans le livre de Z.Brzeziński «The grand chessboard», qui ouvertement met en garde contre la montée des forces nationales "traditionalistes" et de leurs intérêts en Europe: "L'Europe cesserait alors d'être un tremplin eurasien pour la puissance américaine et un point d’appui potentiel". Il considère peu probable, mais n'exclut pas la possibilité d'un "regroupement sérieux des forces en Europe, consistant soit en un complot secret germano-russe, soit en la formation d'une alliance franco-russe... Il y aura une entente mutuelle entre l'Europe et la Russie en vue d’expulser de l'Amérique du continent." Pour contrer cela, Brzezinski formule "les trois grands impératifs de la géostratégie impériale" pour les États-Unis, qui sont: " éviter les collusions entre vassaux et maintenir leur dépendance de la sécurité commune, préserver l’obéissance des soumis et assurer leur sécurité afin d’éviter tout union barbare ".
Il est déjà très difficile de changer quoi que ce soit en Europe, car les dirigeants européens sont disciplinés par cette force mondiale et servent ses intérêts. Néanmoins, tout est possible avec l'aide de Dieu et nous sommes en droit de débattre de la question suivante : comment et s'il est possible d'écarter les bâtisseurs du Nouvel Ordre Mondial du pouvoir et de les remplacer par des acteurs nationaux lucides comme le parti «Alternative für Deutschland“ en Allemagne ou le „Rassemblement National“ en France ?
Je me suis déjà posé la question dans le livre „Au Dirigeant de la Troisième Rome“ (chapitre VI-8 "L'enlèvement d'Europe") en arrivant aux réflexions suivantes :
« Bien entendu qu’il existe des sages personnes en Europe et en Russie, qui comprennent l’importance d’une union russe-européenne pour contrer les intérêts américains. Mais hélas il leur sera difficile, voire impossible d’arriver au pouvoir par voie démocratique. Les gouvernants de l'ombre globalistes possèdent énormément de moyens pour manipuler l’opinion publique pendant les élections. La droite Allemande dépasse rarement le seuil de 5% même aux élections régionales.
Même si par miracle ces partis patriotes arrivent au pouvoir - à eux seuls ils ne vont pas parvenir à changer quoi que ce soit. C’est ainsi qu’en 2000 en Autriche, « le Parti de la Liberté » s’est retrouvé au pouvoir, le parti du patriote modéré J. Haider. Il n’osait même par parler de la lutte contre les forces globalistes, son discours se contentait juste de vouloir limiter l’arrivée des étrangers en Autriche et ne pas céder à toutes les exigences formulées par les juifs concernant l’holocauste. J. Haider est arrivé au pouvoir de façon parfaitement légale mais ceci ne l’a pas sauvé d’un boycott européen, car il pouvait devenir un exemple « dangereux » pour les autres pays. Il a dû quitter son poste et perdit le pouvoir. ( En 2008, il est mort dans un accident de voiture).
De plus, les gouvernants de l'ombre globalistes peuvent manipuler les hommes politiques avec beaucoup de succès. Par exemple, le parti des Ecolos en Allemagne condamne les actions des États-Unis, mais leur ministre des affaires étrangères J. Fischer a été obligé (sous pression de faire dévoiler des dossiers concernant sa jeunesse fort agitée) de servir les intérêts américains au détriment de la collaboration russo-gérmanique. Du point de vue des globalistes un rapprochement germano-russe représentait un danger car « le rapprochement de l’Allemagne et de la Russie est une chose à laquelle les États-Unis devraient faire barrage dans toutes les circonstances, même s’il faudrait faire appliquer la force », déclarait H. Kissinger.
Un tel rapprochement aurait été possible seulement si la Russie avait rétabli son état chrétien-orthodoxe et aurait aidé les forces nationales européennes à arriver au pouvoir dans leurs pays, en montrant à leur électorat le profit réel du partenariat économique avec la Russie (pour cela, il faudrait faire des propositions réelles). Ceci est particulièrement important au niveau psychologique pour l’Allemagne, qui en a assez des spéculations au sujet de l’Holocauste. Au lieu de faire lobotomiser les écoliers russes avec un mélange soviétique et holocaustique pour interpréter la guerre de 1939-1945, car celui-ci continue de repousser nos alliés potentiels en Europe, il serait dans notre intérêt commun de nommer les véritables coupables des guerres mondiales qui ont été artificiellement provoquées afin de faire éliminer les opposants des coulisses mondiales par d’autres opposants. C’est dans ce sens que fonctionnent les tentatives de contrer la propagande antirusse en Europe…
Si dans les années à venir la Russie ne change pas sa politique externe (c’est-à-dire aussi le gouvernement en place), l’expression « Adieu, l’Europe » va avoir un sens de plus : la Russie aurait perdu les forces patriotes européennes comme des alliés potentiels. Car l’Europe ne peut former ses forces de résistance aux États-Unis sans la Russie et resterait une place d’armes américaine et anti-russe. »
Telle est ma réponse à la question posée dans l'en-tête de l’article de Michel Pinton. Bien entendu, la Russie dans son état actuel représente une image pitoyable par rapport à ce que devrait être la Russie et ceci est notre problème commun. Une telle Russie resovietiesée est incapable ni de se défendre, ni de tendre la main aux patriotes occidentaux.
De plus que la situation en Europe s’est empirée ces 20 dernières années. Suite à la formation de l’Union Européenne, l’Europe a subi une forte dénationalisation (y.c l’arrivée massives et artificielles des migrants extra-européens) et un formatage anti-chrétien (la notion de la famille a perdu son sens originel à cause de la propagande de la culture sodomite). Même qu'en 2003, le projet de la Constitution de l’UE faisait mention de l’héritage hellénique et romain (et donc, païen) et de l’humanisme (celui des Lumières, athée dans son fond) tout en laissant un vide concernant le christianisme. Cette capitulation honteuse n’a provoqué aucune contestation dans les cercles politiques.
De plus, la russophobie actuelle a dépassé toutes les limites: on prépare la Russie à jouer le rôle mondial du "méchant", qui doit être exterminé à Harmaguédon).
Malgré tout j’avoue, et cela depuis les temps de la Guerre Froide, que je considère toujours l’Europe (ses forces patriotiques de droite) comme des alliés de la Russie, plus que les géants asiatiques imprévisibles qui me sont totalement étrangers, car l'avenir du monde est lié à l'avenir de la civilisation chrétienne et sa résistance aux forces anti-chrétiennes. C’est en Europe, malgré toute cette regrettable déchristianisation dans la période d’après Seconde Guerre Mondiale, que l’esprit et les fondements chrétiens sont restés vivants au sein des peuples européens, même si cet esprit ne joue plus un rôle majeur. Si en Russie, nous arrivons à faire la part des choses et ne pas confondre les intérêts et les droits de notre peuple avec ceux de nos dirigeants indignes, on devrait appliquer ce même principe envers les peuples de l’Europe actuelle. De plus que nos intérêts coïncident dans cette autodéfense contre l’arrivée du Nouvel Ordre Mondial, et c'est justement de la part des partis de droite européens, que l'on entend des évaluations raisonnables concernant cette nouvelle Guerre mondiale. Mais hélas, les médias resoviétisés russes continuent de traiter nos alliés potentiels « d’extrême droite » ou pire encore, de « néonazis », comme c’est le cas en Allemagne. Le fait d’insister sur l’historiographie soviétique de la Seconde Guerre Mondiale L'Europe avec la "libération de l'Europe par l'Armée rouge" anti-religieuse attise également cette campagne russophobe.
Bien sûr, on peut parler uniquement de partenariat géopolitique de défense qui porterait profit aux deux parties, sans illusions, car il faut bien préciser que malgré notre origine commune qui est le christianisme, nous avons des mentalités différentes (je parle de la Russie historique, et pas la Fédération de Russie), et on ne devrait pas imposer ses propres mentalités les uns aux autres. Il est toutefois nécessaire de se rend compte de l’ampleur du projet. De plus, je pense qu'une explication claire et délicate de historiosophie orthodoxe (le sens de l'Histoire) doit être donnée aux forces de droite occidentales, prenant en compte que ceci pourrait être un bon antidote contre la russophobie cultivée par nos ennemis communs en Europe, qui ont comme but d'empêcher une alliance possible avec la Russie.
Même Michel Pinton, avec tout le respect que je lui dois, ne peut pas connaître le degré historiosophique du problème et part dans ses réflexions d’une idée un peu simplifiée de « cette école politique française qui voyait l’Europe unique de l’Atlantique jusqu’à l’Oural, et non seulement de façon géographique mais comme un espace historique et culturel commun... » De fait, cette vision est assez proche de ce que Michel Pinton critique lui-même comme « une intention mystique...L’Occident croyait que l’idée nationale est restée dans le passé, et la nouvelle idée mènerait au système stable du happy-end historique ».
Cette idée utopique et « progressiste » se rapproche de la pensée des philosophes russes dits « occidentophiles », non celle du XIXe, mais bien du XXe siècle, qui au lieu de comprendre la réalité occidentale, cultivent leur mythe « mystique » à propos de « l’Occident civilisé ». C’est en s'accordant (involontairement) avec cette pensée que Michel Pinton concidère la Russie millénaire comme « une nation hors de commun qui n’a pas encore trouvé sa voie ».
Il se peut que cette définition puisse être largement appliquée aux oligarques de la Fédération de la Russie, qui ne sont pas les héritiers de la Russie millénaire, mais ceux de l’URSS marxiste avec son complexe d’infériorité face à l’Occident. La plus grande contradiction interne de notre Etat comprador (et cela se voit en 1994) est celle que ses dirigeants ne veulent pas « revenir sainement aux liens sociaux (d'avant la révolution) et au développement économique, vers sa culture déformée, vers une organisation politique et une identité perdue ».
Bien au contraire, ils se basent sur l’héritage athée de l’URSS, les mœurs égoïstes de la « jungle», affaiblissent la population par une migration massive, redoutant la résistance du peuple russe, et voient comme leur idéal, le Nouvel Ordre Mondial matérialiste. Il est problématique d’envisager un partenariat avec les dirigeants actuels de la Fédération de Russie, car son président et ses acolytes, bien qu'ils défendent leur pouvoir des pressions étrangères, préfèrent plutôt rétablir la paix avec les marionnettes américaines dénationalisées de l’UE. Ceci explique toutes les ambiguïtés de cette « opération militaire spéciale » en Ukraine et beaucoup d’autres choses en Russie même, ce qu’on ne perçoit pas de l’extérieur.
Mais en effet, ces temps malins illustrent tous les présages des Saintes Écritures à propos de la fin des temps, surtout en matière de l’apostasie ( y.c des dirigeants russes). Cette fin arrivera quand il ne restera même pas une dizaine de justes sur Terre, qui retiennent l’heure de la fin.
Dieu merci, il reste encore suffisamment de telles personnes, et celles qui cherchent la vérité doivent s’unir et s'entraider entre autres pour l'échange d'informations. Et en particulier en ce que concerne actuellement « la question ukrainienne » du fait que le pleuple russe, écartelé par les Bolcheviks, a le droit de s'unir et défendre sa culture historique face au génocide. Je remercie personnellement Michel Pinton pour soutenir cette position.
Mikhail Nazarov