(Traduction libre article https://rusidea.org/250969083)
Le Concile de l'Église orthodoxe ukrainienne liée au Patriachat de Moscou (UOC-MP) déclare sa pleine indépendance.
Моscou 27 mai. Interfax. Le Concile de l'Église orthodoxe ukrainienne, qui s'est tenu à Kiev vendredi, a exprimé son désaccord avec la position du patriarche Cyrille sur les hostilités en Ukraine et a adopté des modifications de la charte de l'Église orthodoxe ukrainienne qui signifient sa pleine autonomie.
"Nous exprimons notre désaccord avec la position du patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies sur la guerre en Ukraine. Le Concile a adopté les ajouts et amendements pertinents au Statut sur la gouvernance de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, signifiant la pleine indépendance et autonomie de l'Eglise orthodoxe ukrainienne", indique la résolution du Concile de l'UOC, publiée sur son site web.
Le Concile a également demandé aux autorités russes de poursuivre le processus de négociation.
Durant la loi martiale, lorsque la communication entre les diocèses et le centre de gouvernement de l'Église est compliquée ou absente, le conseil a accordé aux évêques éparchiaux le droit de prendre indépendamment des décisions sur certaines questions de la vie diocésaine qui relèvent de la compétence du Synode ou du chef de l'UOC, avec la possibilité ultérieure, lorsque cette possibilité est rétablie, d'informer le clergé.
Le Concile s'est notamment fixé pour tâche de ne pas laisser les 6 millions de citoyens ukrainiens, qui ont quitté le pays au cours des trois derniers mois, sans assistance spirituelle.
Se référant au problème du schisme au sein de l'Orthodoxie ukrainienne, les participants au Concile ont exprimé l'espoir de le surmonter, en précisant les conditions sans lesquelles un tel dialogue ne serait pas possible. La première de ces conditions est la fin de la saisie des églises et du transfert forcé des paroisses de l'UOC vers l'Église orthodoxe autocéphale d'Ukraine (PCU), non canonique.
Le Concile de l'UOC note également la dépendance réelle de l'UPC à l'égard du patriarcat de Constantinople et le fait que le statut canonique de l'UPC est "nettement inférieur" aux libertés et aux possibilités d'activités ecclésiales prévues par le statut de l'UOC.
En outre, le Concile considère qu'il est important de résoudre la question de la canonicité de la hiérarchie de l'UPC, où il n'y a pas actuellement de succession apostolique des évêques.
"Le Concile exprime sa profonde conviction que la clé du succès du dialogue doit être non seulement le désir de restaurer l'unité de l'Église, mais aussi le désir sincère de construire leur vie sur base de la conscience chrétienne et de la pureté morale", indique la résolution.
Le Patriarcat de Moscou espère maintenir l'unité avec l'Église orthodoxe ukrainienne
Le Patriarcat de Moscou (MP) a réagi avec prudence à la décision de l'Église orthodoxe ukrainienne de déclarer son indépendance.
"Comme l'Église orthodoxe russe n'a reçu aucun appel de l'Église orthodoxe ukrainienne, nous ne pouvons pas répondre aux informations que nous recevons de la presse et d'Internet. Nous prions pour la préservation de l'unité de l'Église orthodoxe russe. Nous prions pour le retour de la paix le plus rapide possible et pour la fin de l'effusion de sang", a écrit le porte-parole de l'Église orthodoxe russe, Vladimir Legoïda, sur sa chaîne Telegram.
Selon lui, l'Église orthodoxe ukrainienne "se trouve dans une situation très difficile et subit des pressions de plusieurs côtés: de la part des autorités, des schismatiques, des représentants nationalistes d’une partie de l'opinion publique, des médias."
"Dans une situation où des forces extérieures tentent de détruire l'unité de l'Église orthodoxe russe, il serait totalement irresponsable de notre part d'entrer dans un commentaire détaillé des décisions prises dans l'Église orthodoxe ukrainienne auto-administrée", a souligné M. Legoïda.
Comme indiqué, le concile de l'UOC qui s'est tenu à Kiev vendredi a exprimé son désaccord avec la position du patriarche Cyrille sur les hostilités en Ukraine et a adopté des changements à la charte de l'UOC, ce qui signifie sa pleine indépendance.
Ce qui est arrivé était inévitable. Qui est à blâmer.
Commentaire de «Ruskaya Idea»(Mikhail Nazarov)
Ainsi, des changements ont été apportés au statut de l'UOC qui en font une structure autocéphale. Toutes les clauses sur les liens de l'Eglise orthodoxe ukrainienne avec le Patriarchat de Moscou ont été retirées du document. Tôt ou tard, ça devait arriver. Non seulement parce que l’UOC "subit des pressions de différents côtés: des autorités, des schismatiques, des représentants nationalistes d’une partie de l'opinion publique, des médias", mais aussi parce que le Patriarchat de Moscou (MP) lui-même a créé la base juridique de cette situation en 1990 et qu'il ne veut et ne peut toujours pas comprendre cela. Permettez-moi de vous rappeler ce que j'ai écrit précédemment (en 2018) à ce sujet.
...Le Patriarchat de Moscou (MP) lui-même a fait beaucoup de choses illégales et irréfléchies pour encourager les séparatistes.
Tout d'abord, il a reconnu l’écartèlement du peuple russe par Lénine en Russes et en "Ukrainiens" et l'ukrainisation subséquente de la Malorossia (Petite Russie) et des territoires russes qui ont été cédés et ce, au sein des frontières soviétiques artificielles de l'URSS. En 1990, le Concile des évêques de la MP, sous la présidence du patriarche Alexis, a déclaré que l'ancien Exarchat ukrainien était transformé en Église orthodoxe ukrainienne du Patriarchat de Moscou, indépendante dans sa gouvernance, au sein des frontières bolcheviques. Il y avait un tabou sur l'interprétation historique du peuple orthodoxe d'Ukraine comme faisant partie du peuple russe et sur la dénonciation de l'ukrainisation bolchevique. L'ukrainien est devenu la langue officielle de l'UOC PM, et même lors des services "à la demande des paroissiens", la langue ukrainienne est de plus en plus utilisée.
(Même après le retour de la Crimée au sein de la Fédération de Russie, ses paroisses restaient officiellement pour le Patriarchat de Moscou dans la structure de l'UOC-MP selon «le caprice de Khrouchtchev»).
Le métropolite Denisenko fut défroqué [en 1992] pour son insubordination disciplinaire (qui lui donnait de la crédibilité auprès des séparatistes) et non pour la violation flagrante de ses vœux monastiques (il avait, presque aux yeux de tous, une femme et trois enfants avec elle). La MP a dissimulé ce fait pour ne pas se couvrir de honte, car Denisenko, occupant la seconde place dans la structure du Patriarchat de Moscou, aspirait au poste de patriarche. Pendant des décennies, sa vie personnelle immorale a été passée sous silence, car il n'était pas le seul cas parmi l'épiscopat.
Après la chute du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS), les dirigeants de l'Église orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou n'ont pas procédé à une évaluation spirituelle adéquate du régime soviétique criminel et de la loyauté des «Sergiens» envers les autorités anti-religieuses. Bien que les juridictions schismatiques de la "Nezalezhnaya" (Ukraine indépendante) étaient tout aussi favorables à leurs autorités qui provenaient du même PCUS, le conformisme de l'"Église mère" de Moscou et son néo-sergianisme ont alimenté les séparatistes ukrainiens qui interprétaient les crimes communistes en Ukraine (holodomor et autres répressions en URSS) comme un "génocide des Ukrainiens par l'impérialisme russe".
Au lieu de séparer l'antisoviétisme justifié de la russophobie sournoise (y compris le Banderisme), l’Eglise orthodoxe russe MP, de concert avec les dirigeants de la F.R., continue de considérer la lutte contre le régime communiste en Ukraine comme de la "russophobie".
La bénédiction réelle des crimes de Eltsine (la grande révolution criminelle) par la direction du Patriarchat de Moscou selon la formule - "Il n'y a de pouvoir que de Dieu" - a éloigné de l'Eglise non seulement de nombreuses personnes honnêtes en Fédération de Russie mais aussi en Ukraine.
Nous ne pourrons contrecarrer la mythologisation russophobe ukrainienne de notre histoire commune et ramener l'Ukraine à la vérité commune que si nous donnons nous même l’exemple de servir cette vérité. Et vice versa: la Fédération de Russie aliénera toutes les personnes spirituellement saines tant que les autorités de l'État et de l'Église de la F.R. célébreront la "Grande Révolution russe", justifieront les crimes de la Tchéka et du NKVD - par la "défense contre les ennemis du peuple", la collectivisation (ayant plongé toute l’URSS dans la famine) - par l'"industrialisation", les dizaines de millions de victimes de la répression politique - par la "conquête de l'atome" et la "sortie dans l'espace".
Toute la néo-soviétisation actuelle alimente avec succès la russophobie en Ukraine sous le slogan de la "décommunisation", lorsqu'avec la destruction des monuments de l’apostat syphilitique (le créateur de l'Ukraine !) et de sa bande internationale, les Ukronazis renversent les monuments historiques de l'État prérévolutionnaire, dont nous avons conjointement étendu les frontières jusqu'à l'océan Pacifique.
La néo-soviétisation aide également les ennemis géopolitiques de la Russie historique dans leur guerre mondiale hybride contre la Fédération de Russie en effrayant leurs propres nations et celles d'Europe de l'Est avec la "menace russe" et en étendant l'OTAN vers l'est sous ce prétexte.
Cet argument est activement utilisé par nos ennemis géopolitiques pour la création de l'Eglise ukrainienne autocéphale...
Si le détachement de la partie méridionale russe de notre peuple de l'actuelle Fédération de Russie et de l’Eglise orthodoxe russe MP était un retour à la mission de préserver la vraie foi orthodoxe et le pouvoir retentif de la Troisième Rome (puisque les autorités de Moscou ne répondent pas à cette vocation) - elle aurait pu être accueillie par nous favorablement. Toutefois, le séparatisme ukrainien (politique et ecclésiastique connexe) vise le but opposé: rejoindre les bâtisseurs du Nouvel Ordre Mondial, c'est-à-dire le royaume de l'Antéchrist. Telle est l'essence de la question ukrainienne à notre époque.
(M.V. Nazarov. Sur la création d'une seule Église autocéphale en Ukraine).
Ainsi, le concile de l'UOC-MP s'est comporté à l'égard du pouvoir anti-russe illégitime actuel de Kiev, en le reconnaissant comme légitime et comme étant sa patrie, tout comme le synode du Métropolite Serge (Stragorodsky) l'avait fait en 1927, vis-à-vis du pouvoir anti-russe illégitime des bolcheviks, déclarant "leurs joies comme étant nos joies", obligeant le clergé à servir ce pouvoir anti-religieux "non seulement par peur, mais aussi par conscience" et déclenchant des répressions contre le clergé dissident en tant que "contre-révolutionnaires" (uniquement en 2000 le Patriarchat de Moscou a reconnu une partie d'entre eux comme "nos" Nouveaux Martyrs, mais pas tous).
Même après la chute de ce pouvoir (en 1991), les dirigeants du Patriarcat de Moscou, déjà en liberté, ne se sont pas débarrassés de ce lourd héritage du «Sergianisme», le transformant en une hérésie théologique disculpatoire, et le suivant volontairement dans la politique intérieure du gouvernement actuel de la F.R., ainsi que dans sa politique étrangère. Faut-il après cela que le peuple orthodoxe russe blâme les "infidèles Khokhols"...
Il convient également de noter que, tout comme les autorités communistes de l'URSS, malgré la déclaration de loyauté des «Sergianistes», ont continué dans les années 1920- 1930 à détruire l'Église, l'actuelle junte de Kiev se vengera très probablement : pourquoi a-t-elle besoin de deux "Églises ukrainiennes", puisqu'elle en a déjà une (Denysenko-Dumenkо), qui est très loyale et anti-russe. Elle n'empêchera donc guère les saisies d'églises, les meurtres de clercs et de fidèles de l'UOC, voyant en elle de potentiels "séparatistes pro-Moscou". L'UOC, qui a perdu sa base canonique russe, sera obligée de s'unir avec l’église autoproclamée de Denisenko pour former une seule "église" locale. (Auparavant, le 29 mars, un projet de loi proposant l'interdiction des activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne MP a été soumis à la Verkhovna Rada). Il est probable que les autorités organiseront une purge. Et les lamentations à ce sujet seront naïves.... Je me demande comment le "désir sincère de construire leur vie sur la base de la conscience chrétienne et de la pureté morale" (comme le précise le Concile UOC-MP) se manifestera dans ce cas - tout comme il s'est manifesté dans l'attitude des dirigeants de l'UOC-MP face au massacre de milliers de civils dans le Donbas par les forces punitives... ? Voyons combien de paroisses de l'ancienne UOC MP choisiront le sort des confesseurs persécutés... Pauvre Ukraine...
MVN, 28 mai 2022.